dimanche 11 avril 2010

4 - C'est l'histoire d'un show

POV Bella :

Quelle horreur !
Le DJ nous a à peine annoncé, les filles et moi, que les sifflets, quolibets et autres cris hystériques de porcs en chaleur emplissent la salle à l’atmosphère surchargée de testostérone.
Évidemment, Lauren et Jessica sont plus que ravies de leur petit effet et s’exhibent sans pudeur devant tous ces mâles en rut ; elles ne se sentent plus de toute l’attention qu’elles suscitent chez ces messieurs ! C’est à croire que les nichons over-siliconés et les tronches de pouffiasses dopées au botox sont la condition sine qua none pour plaire aux hommes…
Allez, super ! Lauren commence déjà à vouloir en faire trop… elle a apparemment oublié que l’on doit danser et non rouler vulgairement du popotin pour allumer les mecs. Elle aguiche tellement les clients qu’elle en oublie le rythme et de loin, je vois Emmett qui lance des regards assassins en direction de la scène. Bon, je le comprends, sa boîte est quand même très réputée et il exige des spectacles de qualité et non un groupe de dindes qui tortillent du cul comme des chattes en chaleur... Un bref signe de ma part mimant un appel téléphonique et Lauren reprend la chorégraphie, non sans m’avoir jeté un regard assassin au passage… ça sent l’engueulade à la prochaine réunion de la boîte…
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai les jambes en coton et l’estomac qui fait des nœuds d’un seul coup… Bon, les jambes courbaturées, je sais d’où ça vient : ma nuit torride avec Edward… Hmmm… Edward… Calmes-toi Bella, ce n’est pas le moment de ruiner ton string en pensant à lui… Mais les nœuds dans l’estomac, je ne sais pas, on dirait que j’ai le trac ! Ca ne m’était encore jamais arrivé, c’est bizarre...
J’en ai marre, mais j’en ai marre ! Je ne supporte plus tous ces regards libidineux et obscènes ainsi que tous ces bruits de bouche écœurants lâchés par les clients de la boîte. Leurs regards me donnent l’impression d’être un bout de viande bien juteux… ça me rappelle la réflexion d’un mec, une fois, avant que je ne lui en mette une…

Tu sais ce que c’est une femme ? Rien qu’un trou avec du gras autour !

Son nez s’en souvient encore: 6 points de suture, je n’y suis pas allée de main morte ! Non mais franchement, y’en a marre de tous ces mecs qui nous prennent pour un vagin sur pattes ! Et le peuple de la boîte, ce soir, ce n’est pas mieux… Il n’y a qu ‘à entendre tous les « chérie, j’te verrai bien danser comme ça sur ma bite », c’est répugnant ! Et surtout dégradant... Enfin, pas pour tout le monde, ça plait énormément aux deux poufs qui continuent de se trémousser à mes côtés.
Les regards salaces des clients me révulsent tellement que je préfère danser les yeux fermés. Heureusement que j’ai une bonne mémoire spatiale et que j’ai eu le temps de bien visualiser la scène de ce soir, sinon je passerai mon temps à me cogner sur la barre ou les filles…
C’est étrange, je sens qu’on m’observe… Oh, je sais très bien que les clients me reluquent sans vergogne, mais ces yeux là que je sens sur moi sont différents… et quelque part, ce regard m’excite terriblement, il me fait penser à celui qu’Edward avait hier soir… Rhaa… misère ! J’ai cent fois plus de papillons dans le ventre, maintenant ! Zen Bella… Concentres-toi sur le show… Ben tiens, comme par hasard, maintenant que les filles et moi jouons avec nos barres, les propos vulgaires et obscènes se multiplient. Pfff… Bande de pathétiques trous du cul, bites ambulantes et atrophiés du bulbe ! Si vous êtes en manque à ce point-là, allez voir une prostituée mais foutez-nous la paix et laissez-nous faire notre boulot, merde ! Et ce regard… ARG ! Arrête ! Pète un coup, ça ira mieux et concentres-toi sur la figure !
Ouais, c’est ça… je grimpe sur ma barre, comme je le ferais sur une corde lisse, tout en suivant le rythme de la musique ; je dois me concentrer sur ce que je fais sinon je sais que je vais me planter à cause de ce regard… putain de merde ! Qu’est-ce qu’il m’arrive ? C’est bien la première fois que je me sens toute chose à ce point à cause d’un regard ! Euh… Non, c’est faux… hier soir, le regard si intense d’Edward m’avait mise dans tous mes états ! Hmmm… Et s’il n’y avait que son regard… Quand je pense à… ARRÊTE ! Danser, tu dois danser Bella, n’oublie pas. Une fois tout en haut de la barre, je fais une pirouette et redescends en piquet, en maintenant fermement la barre entre mes cuisses et en m’aidant également de mes chevilles crochetées autour, tout en contrôlant ma vitesse à l’aide de mes bras. Faudrait pas que je me plante et me fracasse la tronche au sol, ça la foutrait mal que je me trépane en plein show… Une fois la tête en bas j’ouvre les yeux et tombe nez à nez, enfin… façon de parler bien sûr, avec deux émeraudes scintillantes de mille feux et une chevelure cuivrée en broussaille, le visage le plus parfait qui soit marqué à la fois par un étonnement sans égal et une faim insatiable ; Edward…

POV Edward :

Impossible… ça ne peut pas… Mais si, c’est bien elle… Oh putain oui ! C’est elle… c’est Bella. J’aurai dû m’en douter en voyant le corps si délicieusement parfait de cette danseuse que c’était bien Bella, mais non ! Faut dire aussi que j’ai tellement pensé à elle aujourd’hui que j’ai cru la voir dans toutes les brunes que j’ai croisées ! Alors de là à me l’imaginer en blonde… Y’ pas à dire, cette fille m’a complètement retourné le cerveau…
Lorsqu’elle s’est retrouvée tête en bas, j’ai tout de suite reconnu son adorable petit nez et ses lèvres si appétissantes, mais quand ses yeux se sont ouverts et que ses prunelles chocolat se sont ancrées aux miennes, j’ai eu ma révélation et il n’y avait plus de doute possible. C’est bien Bella, ma Bella, qui danse sur cette scène, ce soir, dans la boîte de mon frangin. Tiens, je comprends mieux pourquoi il insistait tant pour que je vienne ce soir et aussi toutes ses petites allusions vicelardes ! Hypnotisé par les déhanchements de Bella et par son regard brûlant et assoiffé de… désir ? Oh yes ! Je retourne m’asseoir sur le tabouret face à elle et l’observe de tout mon saoul tandis qu’elle se trémousse sur scène. Elle ne ferme plus les yeux, cette fois, se contenant de me fixer, au même titre que moi. De délicieuses rougeurs se dessinent sur ses joues puis elle se mord la lèvre inférieure en fronçant les sourcils. Est-ce que les évènements de la nuit dernière la hantent autant que moi ? Je l’espère… Je n’ai qu’une envie, celle de l’arracher de cette scène et de la jeter sur mon épaule pour l’entraîner dans le bureau d’Emmett et la prendre sauvagement, encore et encore et… Merde ! Faut vraiment que je me calme si je ne veux pas exploser dans mon jeans en pensant à tout ce qu’on pourrait faire… Elle ondule avec grâce autour de sa barre au rythme de la musique et je n’espère plus qu’une chose, la voir onduler sous mon corps… Elle est incroyablement sexy ce soir, avec son mini-short et son corset en cuir, et cette veste bleue nuit lui va merveilleusement bien, cette couleur sublime le teint de nacre de sa peau. Et cette cane… hmmm… j’ai tout un tas d’idées qui fleurissent en tête, cet accessoire pourrait être très, très sympa… Bordel Edward, calmes-toi ! Je n’arrive pas à détacher mon regard de cette splendide créature, elle est la plus belle femme qu’il m’eut été donné de voir, elle est absolument parfaite… Elle tourne légèrement la tête vers l’une de ses collègues, celle qui a le visage déformé par des excès de chirurgie plastique, je ne sais pas ce que ce Frankenstein au féminin lui raconte mais ça n’a pas l’air de plaire à Bella dont le regard se voile de tristesse alors que sa succulente bouche se tord d’une grimace. Mais lorsqu’elle plonge à nouveau ses yeux dans les miens, son visage s’illumine et son regard est un appel à la luxure. Je ne sais pas depuis combien de temps je l’observe, mais je ne m’en lasse pas, j’en suis incapable. Elle m’envoûte, elle m’ensorcèle, chacun de ses gestes, de ses pas, est une invitation aux plaisirs de la chair. Une fois de plus, elle se tourne vers une autre danseuse, l’une de celles qui n’avaient vraiment pas besoin de passer sous le bistouri d’un chirurgien esthétique. Je ne sais pas ce qu’elles se disent, mais la fille lance de fréquentes œillades dans ma direction et Bella devient rouge comme un homard trop cuit et baisse les yeux en secouant la tête de haut en bas à plusieurs reprises… Bella… tout en elle m’obsède. Je ne sais pas ce qui m’appelle en elle, mais je dois l’avoir, il me la faut, j’en ai besoin… Plusieurs cris et paroles vulgaires me tirent de mes rêveries. Non mais ils se prennent pour qui ceux-là ? Bande de porcs ! Les hommes présents dans la salle ont tous les mêmes pensées en parlant des danseuses : elles sont bonnes, ils ont envie de les baiser et blablabla… Je ne supporte pas qu’ils pensent cela de Bella, elle est si belle, si naturelle, si douce, si… et il n’y a que moi qui puisse la baiser. Seulement. Moi.
Si je m’écoutais, je grimperais sur scène et l’emmènerais loin de ses obsédés, je la cacherais à la vue de tous ces mâles libidineux pour que leurs pensées les plus viles ne l’atteignent pas, elle est à moi. À. moi. MOI. MIENNE.
Brusquement, Bella grimace et son regard devient douloureux, au moment où je suis aveuglé par deux mains fermement plaquées sur mes yeux et qu’une voix de crécelle retentit dans mes oreilles… Oh non, pas elle… Tout sauf elle… Pitié !

- Coucou Eddynou chéri !

Des lèvres gluantes et baveuses tentent de se coller sur mes lèvres mais je me retourne vivement pour y échapper et elles atterrissent sur ma joue. Qu’est-ce qu’elle fout là, bon sang ?

- Tanya ! Qu’est-ce que tu fais ici ?

J’agrippe ses mains pour les arracher à mon regard et lève les yeux vers Bella. Son visage est fermé, impassible et son regard est vide de toute expression, fixé sur un point invisible qu’elle voit sans voir, bien qu’il soit un peu trop humide à mon goût. Je me tourne vers Tanya, en rogne. Elle a une petite moue boudeuse accrochée aux lèvres et son corps est gainé d’une robe rouge sang retombant à mi-cuisse, excessivement décolletée et fendue jusqu’à ses hanches. Elle est surélevée par des talons aiguilles d’une quinzaine de centimètres et une fois de plus, beaucoup trop maquillée à mon goût.

- Et bien mon Eddynou, tu n’es pas content de me revoir ? Ce soir, c’est la soirée pour ton anniversaire, je ne voulais surtout pas la rater et t’offrir mon cadeau…

Elle roucoule d’une voix de gorge et au mot « cadeau » elle enroule ses bras autour de mon cou et se frotte contre mon corps ; je la repousse légèrement et la fixe avec dégoût.

- Tu me fais quoi, là Tanya ?
- Oh Eddynou… On pourrait passer une excellente soirée tous les deux… en souvenir du bon vieux temps.

Elle me fixe avec un regard brûlant et fait courir ses doigts sur mon torse ; je me raidis et frémis en repensant à tous les mauvais plans qu’elle m’avait faits dans le passé. Malheureusement pour moi, Tanya prend ça pour du désir et se colle à nouveau contre moi, comme un emplâtre sur une verrue. Je la repousse sans ménagement cette fois-ci et agrippe ses poignets fermement pour que ses mains ne viennent pas se balader sur mon corps et la maintenir à une distance respectable de moi, c’est-à-dire le plus loin possible.

- En souvenir du bon vieux temps ? Non mais tu te fous de moi, là !
- Eddynou… Je sais que tu en as envie aussi, je le sens, je…
- Dans tes rêves ! Qu’est-ce qu’il se passe, tu t’ennuies ? T’as pas trouvé d’équipe de foot ou de régiment de soldats à satisfaire ?
- Écoute Eddynou… J-j’ai fait une erreur mais…
- Une erreur ? Tu plaisantes ! Si tu ne m’avais trompé qu’une fois, ok, ça c’est une erreur, j’aurai pu fermer les yeux. Mais tu as recommencé, encore et encore et avec mes potes, en plus ! Merde Tanya, mes potes !
- Je-je… t’étais jamais là ! Je…
- Ah parce qu’en plus, c’est de ma faute ? Non mais pincez-moi là, je rêve !

Les petits yeux de Tanya sont larmoyants et je m’y laisserais presque prendre. Je dis presque car depuis le temps, j’ai appris à me méfier d’elle, c’est une excellente comédienne comme je l’ai appris à mes dépends…

- Non bien sûr ! Ce n’est pas de ta faute, c’est la mienne… Je… Donne-moi une autre chance Eddynou ! Tu sais très bien que nous sommes faits l’un pour l’autre !
- On l’a peut-être été Tanya mais c’est fini tout ça…
- Mais je t’aime, moi ! Et toi au…
- Non, c’est fini. Et… j’ai-j’ai quelqu’un d’autre dans ma vie… Bon d’accord, ce n’est pas tout à fait vrai… mais ce n’est pas tout à fait faux non plus, hein ?

Je ne peux m’empêcher de glisser un regard vers Bella qui, comme par enchantement, a les yeux rivés sur moi. Son regard est flamboyant d’envie et je suis, un instant, stupéfait par le puissant désir qui s’en exhale. Je suis rapidement ramené à la réalité en sentant Tanya se débattre et lorsque je me tourne à nouveau vers elle, la fureur déforme son visage.

- Hein ? Quoi ?
- Quoi Tanya !
- Tu as quelqu’un ? Ne-ne me dis pas que c’est cette… cette fille ! Dit-elle en pointant un doigt accusateur vers Bella, le dégoût se mêlant à la fureur sur son visage.
- Qu’est-ce que ça peut te foutre, Tanya ? C’est…
- Tu m’as remplacée par ça ? Une salope de strip-teaseuse ? T’es tombé bien bas mon pauvre !
- Ne. L’insulte. Pas. Et entre nous, je préfère être avec une strip-teaseuse qu’avec une nana qui écarte les cuisses dès qu’une bite passe à l’horizon.

Mes paroles lui font l’effet d’une gifle et elle se recule, livide. Son regard assassin fait la navette entre la scène et moi puis Tanya se redresse de toute sa taille avant de se recomposer un visage avenant, les mâchoires tout de même serrées. Elle s’approche dangereusement de moi avant de parler d’une voix aussi basse que la musique tonitruante le lui permet, détachant chaque syllabe, ses paroles emplies de venin.

- Tu n’as pas fini d’entendre parler de moi, Edward… On ne m’a jamais traitée comme tu viens de le faire et je te promets que vous allez le regretter ta salope et toi. Tu m’appartiens Cullen, c’est clair. Tu. Es. A. Moi.

Un sourire terrifiant de plaisir sadique étire ses lèvres alors que son regard lance des éclairs puis sa main aux ongles parfaitement manucurés entre en contact avec ma joue. Bah, si y’a que ça pour qu’elle me foute la paix…

- Je te promets que tu reviendras vers moi en rampant, Ed…

Tanya me jette un dernier regard venimeux, un sourire charognard déformant son visage, puis tourne les talons et s’éloigne en roulant excessivement des hanches, espérant peut-être ainsi me faire changer d’avis… Ben t’as tout faux ma grande ! Je me tourne à nouveau vers Bella et plonge mes yeux dans son regard brûlant. Les pensées que je nourris à son égard sont de moins en moins catholiques et je peux dire qu’elle pense la même chose que moi en cet instant… Putain, mais qu’est-ce que j’ai envie d’elle ! Faut absolument que je me pose ou sinon, tout le monde verra le mât qui a pris possession de mon jeans…
Je commande un cuba-libre et me repais de ma jolie, que dis-je, délicieuse strip-teaseuse, mes yeux avides ne quittent pas son corps de rêve, pas même une seule seconde. Les souvenirs de notre nuit passée refont surface et les fantasmes s’enchaînent, les uns après les autres, dont les acteurs principaux – et uniques – sont bien évidemment Bella et moi… Je suis en train de lister les différentes pièces de ma maison que nous n’avons pas baptisées et cherche les façons de les optimiser au maximum. Entièrement focalisé sur Bella et mes pensées lubriques, c’est à peine si j’entends un tabouret de bar racler le sol près de moi et du coin de l’œil, je vois un jeune homme blond s’y reprendre en plusieurs fois pour grimper sur son siège, l’alcool saturant son sang au point que j’en sentirais presque les vapeurs qui émanent de son corps. C’est d’ailleurs à se demander s’il reste encore des globules dans son alcool. Il fixe son regard sur les danseuses, en grognant des insanités et vacille dangereusement sur son tabouret au point que je le rattrape à deux reprises avant de réussir à le caler correctement dessus. D’après ses babillages partiellement intelligibles, je comprends que l’une des danseuses est sa fiancée et qu’il en a ras-le-bol de la voir se trémousser sur scène… Entre nous, je le comprends, ça ne me plait pas de voir Bella s’exhiber devant tous ces mâles en rut mais… elle n’est pas ma fiancée, ni même ma petite amie et je n’ai aucun droit sur elle. En plus… c’est tout de même grâce à son travail que je l’ai rencontrée… Rha ! Il faut absolument qu’on arrive à parler ce soir, j’ai besoin d’elle, elle doit le savoir et je veux apprendre à la connaître, savoir ce qu’elle aime, ce qu’elle déteste… je la veux et ferai tout pour qu’elle soit mienne !
Le gus à côté n’arrête pas de marmonner des « la pute, elle va me le payer » et d’un côté, je le comprends, je n’aimerai pas être à sa place, mais bon, ce n’est pas une raison pour parler comme ça ! En tous cas, je ne sais pas s’il est avec l’égérie du Picasso sous LSD ou avec la fille aux obus sur-dimensionnés, mais je le plains parce que l’une comme l’autre sont des putains d’allumeuses… J’ai donné avec Tanya, je sais ce que c’est… Je suis sûr qu’elles s’entendraient parfaitement toutes les trois ! Elles ne font que ça depuis le début de la soirée, allumer les mecs, encore et encore…
Ah, enfin ! L’heure de la pause a sonné pour les danseuses…

POV Bella :

Pincez-moi, je rêve ! C’est lui, c’est bien Edward qui est là, devant moi, à me fixer d’un regard de braise… Il s’installe juste devant moi et garde les yeux rivés sur moi. Pas que je m’en plaigne, mais son regard brûlant de désir me fait perdre la tête ! Je ne peux m’empêcher de repenser à notre folle nuit alors que ses splendides prunelles émeraude suintent d’envie et je me sens toute chose face à son regard incandescent. Il me dévore littéralement des yeux et je n’ai qu’une envie, vite bâcler ce show, l’emmener chez moi, le boucler dans mon appartement et m’empaler sur lui… Hmmmm… Bella, zen !

- Pssst... Isabella !

La voix nasillarde de Lauren trouve le moyen de me percer les tympans malgré la musique. Je me tourne vers elle à contre-cœur, un sourire railleur et suffisant étire ses lèvres siliconées.

- Eh Isabella ! Pas la peine de jouer les petites allumeuses, ce mec est un dieu, une pauvre fille comme toi n’a rien à lui offrir !

Elle ricane encore après m’avoir sorti sa petite tirade. Je le sais déjà qu’Edward est trop bien pour moi et que je ne dois pas m’attendre à un « nous », ça serait déjà un miracle qu’il souhaite réexpérimenter certaines choses avec moi… Les paroles de Lauren raisonnent dans mon crâne, mais lorsque je relève enfin les yeux, je croise le regard de braise d’Edward, toujours rivé sur moi. Je n’arrive pas à définir les différentes lueurs qui défilent dans ses yeux mais ce que j’y vois me donne espoir. J’arriverai jamais à finir ce show s’il continue à me fixer comme ça, mon string est déjà complètement détrempé… Heureusement que j’ai le mini-short pour cacher à quel point ce sont les grandes eaux ! Fuckin’ massive flood en fait…

- Bella… Eh, Bells !

Kate me tire de mes rêveries, un petit sourire amusé aux lèvres et les yeux pétillants de malice.

- Les beaux yeux verts ne te lâchent pas depuis tout à l’heure, tu le connais ?
- Euh… oui… comme-ci, comme-ça… juste un client…
- T’es sûre ? Parce que vu comment il te regarde, tu as fait plus que danser avec lui… Mais dis-moi petite cachottière, ça ne serait pas lui la cause de tes courbatures ma p’tite coquine ?

Je me sens immédiatement rougir… Kate ou comment dénicher la vérité sans avoir à vous arracher le moindre mot… Elle me sourit pendant que je me contente bêtement de hocher la tête, avouant par la même qu’Edward est définitivement la raison de mes muscles endoloris… Pas que je m’en plaigne, loin de là !
Je plonge à nouveau mon regard dans celui de mon adonis et m’y noie. Malheureusement, quelques cris et remarques désobligeantes rompent le charme et je me sens devenir livide en un instant, tandis que la tristesse et la déception s’emparent de moi au moment où je vois une splendide jeune femme blonde, le genre de fille qui ferait de l’ombre à n’importe quel top-model, poser ses mains sur les yeux d’Edward et ses lèvres sur sa joue.
Quelle idiote ! Et dire que je croyais qu’il pourrait un tant soit peu s’intéresser à moi ! A côté d’une bombe comme elle, je fais plus que pâle figure.
Malgré moi, je leur jette de fréquents regards et me sens de plus en plus rassurée. Edward à l’air furieux de la voir ici et cherche à se dépêtrer de son emprise par tous les moyens. Puis son regard se vrille à nouveau au mien, cette fois-ci envahi par la tendresse. Je ne sais pas de quoi il parle avec la blonde, mais elle n’a pas l’air d’aimer ce qu’elle entend. Elle me jette un regard noir et ses yeux font la navette entre Edward et moi. Je vois rouge lorsqu’elle ose gifler Edward. Touche pas à mon mec, pouffiasse! Enfin ! Elle a compris et se casse, sans oublier de balancer excessivement son cul de droite à gauche, évidemment… Je me tourne à nouveau vers Edward et m’aperçois qu’il a les yeux rivés sur moi. Son regard suinte de désir au point où il en est indécent… Hmmm… J’ai envie de lui à un point… cela ne devrait pas être permis d’avoir de telles pensées, d’ailleurs… Lui aussi doit certainement avoir quelques idées car son regard s’assombrit subitement et il retourne s’asseoir rapidement. J’ai juste eu le temps d’apercevoir un sérieux renflement dans son pantalon… J’ai chaud… très, très chaud… je suis… trempée même… son regard m’excite… ses yeux me déshabillent et j’ai même l’impression qu’ils me font l’amour… je ne pense plus… je ne respire plus, même… Une main m’agrippe le bras et me secoue.

- Eh Bells, arrête de danser, c’est la pause !

Irina me regarde en riant et Kate pouffe dans son coin. Mais quelle conne ! Edward me fait décidément perdre tous mes moyens…
J’attrape une petite bouteille d’eau et me dirige vers la pièce qui nous sert de loge lorsque deux mains brutales s’enroulent autour de mes poignets et qu’un corps me plaque violemment contre le mur du couloir. Je panique en m’apercevant que c’est Mike… Mais qu’est-ce qu’il fout là ? Je pensais qu’il était interdit de séjour ici ?

- Lâche-moi Mike !

Son regard est troublé par la quantité d’alcool qu’il a ingéré et un sourire méchant se dessine sur ses lèvres.

- Ton pote est pas là cette fois, hein ? J’viens juste remettre les pendules à l’heure.

Cette espèce d’enflure cherche à me tripoter mais je ne me laisse pas faire. J’essaie de me débattre, mais il est fort et l’alcool l’a anesthésié. En voyant ses pupilles, je m’aperçois qu’il n’a pas fait que boire… ça ne sert à rien que je le cogne, je me ferai plus mal qu’autre chose vu toute la coke qu’il s’est foutu dans le nez.

- Casses-toi, Mike ! Laisse-moi tranquille !
- T’as toujours pas imprimé salope ! T’es à moi ! T’as vraiment besoin d’une piqûre de rappel, hein ? T’es à moi, t’as compris ? A moi et pas à ton pote ou à ce mec devant qui tu te trémoussais comme une vulgaire traînée. Cette fois, j’te jure que ça va rentrer dans ton crâne de piaf salope !

Il écrase brutalement ses lèvres sur les miennes et je le mords violemment. Il s’écarte de moi et je sens ma tête basculer dans tous les sens alors qu’il me gifle. Je commence à voir trente-six chandelles et tout à coups, je sens son corps me libérer et entends un gros BOUM puis sens quelques minutes plus tard deux bras chauds me presser contre un corps délicieusement musclé et son odeur m’envelopper.


POV Edward :

Génial ! Bella a une pause. Faut que je la vois, que je la touche, que je vérifie qu’elle est bien réelle et non une hallucination complètement tordue.
Je longe le couloir en direction de la salle où se trouve Bella, comme Emmett me l’a expliqué, et me retrouve nez à nez avec les deux dindes refaites de la tête aux pieds. Je ne sais pas ce qu’elles me disent, mais ça ne m’intéresse pas de le savoir… J’arrive presque à la salle et je me retrouve cloué sur place, à la fois figé par la douleur, la tristesse, la déception. Je n’arrive pas à savoir le sentiment qui prime, chez moi… Mais le spectacle qui se déroule sous mes yeux fait parti du genre de choses que je préfèrerai oublier… Bella, plaquée contre un mur, étroitement enlacée par le petit blond qui ne tenait pas sur son tabouret, l’embrassant à pleine bouche… Au moment où je me casse pour laisser les deux tourtereaux, j’entends un putain de AÏE ! Et le bruit d’un coup ; je me retourne pour voir le blondinet pisser le sang de la bouche et surtout frapper Bella ! On ne touche pas à ma Bella… Je l’arrache du corps de ma douce et mon poing entre en contact avec sa joue. Il se retrouve vite fait sur le dos et je le chevauche, balançant les coups les uns après les autres. Je vais lui faire la peau à ce tordu, c’est tout ce qu’il mérite pour avoir menacé ma Bella. Mes poings me font mal mais je m’en tamponne… Je vois rouge et il n’y a que ça pour me calmer : cogner. J’entends des cris, des pleurs et sens brusquement des bras forts m’encercler et me retirer du corps à moitié inerte du blondinet. J’ai l’impression de faire un vol plané dans le couloir et me retrouve propulsé contre un mur où je m’étale lamentablement. Je vais pour me relever mais des bras forts m’en empêchent.

- …alme ! Edward, tu te calmes ! C’est bon, il a eu son compte.

Emmett domine le blondinet de toute sa taille, le visage fermé et le regard furieux. Il relève le gus et l’observe attentivement, puis il se décompose et se met à frémir de colère. Oups ! Pas bon pour le blond…

- Comment t’as fait pour rentrer dans mon club, Newton ?

Le blondinet le regarde d’un air bovin mais ne répond pas. Emmett s’énerve et commence à le secouer.

- T’es rentré comment ce soir ? Et t’es là pour quoi ?
- J-j-je… c’est un copain qui-qui m’a fait entrer !
- QUI ?
- E-E-Eric Yorkie !
- Celui-là, il est bon pour pointer au chômage demain matin... Et t’es là pour quoi, Newton ?
- Je suis venu voir ma fiancée !

Au mot « fiancée », la douleur que je ressens subitement au cœur est tellement lourde que je m’écroulerai au sol si je n’y étais pas déjà…

- Ta fiancée ? Et c’est qui ta « fiancée » ?
- Bella !
- MENTEUR ! Bella n’est pas avec toi ! On m’a prévenu de ton petit numéro de ce midi et je pensais que t’avais suffisamment d’intelligence pour comprendre que tu ne devais plus t’approcher d’elle ! T’as du bol que ce soit mon frangin qui se soit occupé de toi…

Je ne comprends rien à tout ce qu’il se passe devant moi mais bon, je ne connais pas Bella non plus, alors sa vie… Mais j’ai d’autres priorités que toutes mes interrogations, à l’instant. Je me rue sur Bella, elle va bien quoique légèrement sonnée, mais elle gémit lorsque j’effleure sa joue tuméfiée. Blondinet n’arrête pas de hurler et de se débattre mais il est vite encerclé par Emmett et trois de ses videurs. Ils ne seront pas de trop, je ne l’avais pas vu tout à l’heure, mais blondinet est bien défoncé… à eux quatre, ils l’entraînent rapidement hors du couloir, nous y laissant seuls, Bella et moi. Bella tremble dans mes bras et quelques larmes roulent sur ses joues ; je l’aide à se relever et alors que j’allais l’emmener dans la pièce à côté, elle enroule fermement ses bras autour de mes épaules et plonge son visage dans mon cou en me chuchotant un « merci ». Je pose ma joue sur le haut de sa tête et instinctivement, mes bras passent sous sa veste et se resserrent étroitement autour de sa taille fine. Elle m’apaise et j’en ai bien besoin. Je ne sais pas quel sentiment prédomine, mais ce mélange de colère, de fureur, d’inquiétude et de désir ne me va pas, mais alors pas du tout. Bella bouge légèrement et son regard cherche le mien ; je ne sais pas ce qu’elle y voit, mais elle se fige dans mes bras, la bouche ouverte en un O silencieux. Hmmm… sa bouche… Eh ! Du calme Ed ! Ses lèvres… du calme ! Trop tard…

POV Bella :

Je me sens tellement bien dans ses bras… Je ne comprends pas trop ce qu’il s’est passé depuis que Mike m’a giflée, mes idées sont confuses. Je ne suis consciente que de peu de choses, ses bras forts enroulés autour de ma taille s’accrochant désespérément à moi, son corps chaud plaqué contre le mien, son souffle sur ma peau, mais par-dessus tout, il m’a sauvée des griffes de Mike, et moi, comme une conne, je ne trouve rien de mieux à dire que « merci ». Quelle idiote !
Je le sens légèrement trembler contre moi, je ne sais pas pourquoi. Je croise enfin ses yeux et me fige sous le choc. Son regard flamboyant, fureur et désir mélangés, me rend muette de stupeur. Avant même d’avoir le temps de prononcer son prénom, ses lèvres chaudes s’emparent avidement des miennes. Je gémis de bonheur alors que sa langue caresse doucement, presque tendrement ma lèvre inférieure et je m’agrippe à ses cheveux comme une noyée à sa bouée lorsque sa langue gourmande plonge dans ma bouche et s’emmêle à la mienne. Ses mains glissent sur ma taille puis sur mes fesses, me collant fermement à lui. D’une légère pression sur mes cuisses, il m’enflamme ; j’enroule étroitement mes jambes autour de sa taille tandis qu’en un coup de rein contre mon centre bouillonnant d’impatience il crée la plus exquise des frictions. Ses lèvres quittent les miennes, me laissant à bout de souffle, puis cheminent sur ma mâchoire, mon menton puis son visage plonge dans mon cou et il m’inspire avidement, ses mains glissant lentement mais sûrement à l’intérieur de mon mini-short…

- Oh putain Bella… si seulement tu savais à quel point j’ai envie de toi… là… maintenant…
- Edwaaaard…

Je me jette sur sa bouche et suçote avidement sa lèvre inférieure mais il s’écarte de moi en fermant les yeux, la mâchoire serrée et me repose au sol.

- J’ai besoin de savoir… je dois savoir… c’est qui pour toi le blondinet ?

Son regard me transperce le cœur lorsque j’y découvre l’incertitude et la tristesse qui le hantent et une part de moi ne peut s’empêcher de sauter de joie en comprenant qu’Edward s’intéresse réellement à moi…

- Je… C’est juste un mec que je voyais… de temps à autre… lorsque… ça me chatouillait. Tu vois ?

Son regard se fait rieur, bien que voilé par un autre sentiment que je n’arrive pas à définir et un petit sourire moqueur étire ses lèvres.

- Je vois. Un plan cul, en gros, non ? C’est ton truc les PCF ?
- Mouais… enfin… pas vraiment ! C’est juste que je ne suis pas assez intéressante pour qu’un mec bien se préoccupe de moi… Pour Mike, c’était juste du cul… enfin pour moi, mais… il n’a jamais voulu l’admettre et aujourd’hui… les choses ont dégénérées…
- J’ai vu !
- Non. Tu ne sais pas tout…

Je pensais avoir parlé pour moi-même mais en voyant le regard affolé d’Edward, je m’aperçois que j’ai verbalisé mes pensées. Avant qu’il ne me pose la question, je pose un doigt sur ses lèvres pour l’intimer au silence.

- Plus tard, Edward. Je te raconterai tout, mais pas maintenant. S’il te plait ?

Je vois bien que ça ne lui plait pas, mais il hoche la tête en soufflant lourdement. Puis son regard croise à nouveau le mien et je fonds ; j’ai l’impression de me retrouver face à un petit garçon de cinq ans qui a peur.

- Bella… est-ce que… tu as quelqu’un… dans ta vie ?

Alors c’est de ça qu’il a peur ? Je n’y crois pas… Je secoue lentement ma tête de droite à gauche et me jette sur ses lèvres, murmurant « non » contre ces merveilleuses douceurs. Il gémit puis plonge sa langue dans ma bouche afin de taquiner la mienne. Ses mains fermes s’agrippent à mes fesses, me soulèvent et j’enroule mes jambes autour de sa taille, sentant avec délice son érection plaquée contre mon ventre. Ses mains habiles enflamment mon corps et l’une d’elles atterrit sur mon sein qu’il pétrit doucement à travers mon corset tandis que l’autre taquine ma peau à la lisière de mon mini-short. Je glisse une main entre nos corps collés l’un à l’autre, m’emparant fermement de son membre qui palpite sous le tissu entre mes doigts. Il grogne mon prénom alors que j’entame un lent va et vient et ses lèvres caressent fougueusement les miennes. Un halètement s’échappe de mes lèvres lorsque je sens un doigt taquiner ma fente.

- Bella… t’es trempée ! Hmmm… J’adore ça…

J’enfouis mon visage dans son cou lorsqu’un deuxième doigt se joint au premier et gémis lourdement lorsqu’ils s’enfoncent en moi sans ménagement. Mon bassin danse langoureusement sur sa main au rythme de nos caresses tandis que nos lèvres ne cessent de se battre avec acharnement.

- Hum ! Hum ! Surtout, dites-le si on gêne !

Épouvantée, je me tourne vers la voix pour apercevoir un Emmett à deux doigts (hmmm… deux doigts…) de s’étouffer de rire et une Rosalie qui se mord la lèvre pour ne pas en pleurer. J’ai envie de m’enterrer au fond d’un trou lorsque je m’aperçois que notre posture n’est pas des plus appropriée, Edward et moi étroitement enlacés, mes jambes fermement enroulées autour de sa taille. Heureusement que nos corps se cachent mutuellement des regards, personne ne voit ainsi ce que nous sommes en train de faire. Enfin… ce qu’on faisait avant qu’ils ne nous interrompent… Nos mains quittent discrètement, mais à regret, leurs places et je me laisse glisser contre son corps. Edward siffle lorsque je me frotte contre son érection et me jette un regard signifiant « tu ne perds rien pour attendre ».

- Eh frangin, t’es prié de pas abuser de mes danseuses tant que le show n’est pas terminé ! Et toi Bella, t’es pas obligée de violer mon frère comme ça ! Merde, y’a des hôtels pour ça !
- La ferme Emmett !
- Bella, ça va être l’heure de la reprise… Je venais juste de dire que t’as pas à continuer le show, t’as été suffisamment secouée et…
- Non Emmett ! Ne t’inquiète pas pour ça, j’assure.
- T’es pas obligée, Bell…
- Écoute Emmett, c’est sympa mais j’ai un loyer à payer et…
- Te bile pas pour ça ! Je suis sûr que James ne t’en voudra pas et que tu percevras ton salaire dans son intégralité !
- Je le sais ça ! Mais je ne veux pas qu’on crie encore au favoritisme, y’a déjà suffisamment de bordel dans la boîte à cause de ça ! Alors je fais le show, point barre !
- Désolé Eddy, mais si tu dois dégorger le poireau, attends au moins que Bella termine la soirée ! Vous pourrez faire tout ce que vous voulez ensuite, mais pas avant ! Et pas dans ma boîte !

Edward lui jette un œil noir et souffle lourdement. Emmett, hilare, retourne dans la salle suivi de Rosalie. Des dents mordillent délicatement le lobe de mon oreille et sa voix suave raisonne au creux de mon oreille.

- Huuum… T’en as encore pour longtemps ?
- Une… une heure… je-je crois…
- Trop long… et je fais quoi, moi, en t’attendant Bella ?

Il me regarde avec un air de petit garçon triste à l’idée que son copain lui ait pris son nouveau jouet.

-Hmmm… Je ne sais pas Edward… euh… t’astiquer le manche ?
- Bellaaaa !
- Ou alors tu… prends des forces pendant une heure avant de me rejoindre…
- Hmmm… Je préfère… Chez toi ou chez moi ?
- Chez moi… C’est à dix minutes de route et je ne supporterai pas d’attendre plus avant de t’avoir…

Edward grogne avant de fondre sur mes lèvres et de m’embrasser goulûment, sapant toutes mes résolutions. Ce mec me rend définitivement dingue ! Son haleine sucrée et mentholée se mélange à la mienne et je gémis lorsqu’il approfondit notre baiser.
Une voix de crécelle me remet les pieds sur terre et c’est sans joie que j’observe Jessica venir tout près de nous d’une démarche excessivement chaloupée, un sourire hypocrite figé aux lèvres et les yeux brûlants d’une colère contrôlée.

- Dis Isabella, tu me le présentes le beau gosse ?

Edward embrasse délicatement mon cou et m’inspire à quelques reprises, s’exhortant au calme, puis il se tourne vers la dinde.

- Premièrement, ce n’est pas « beau gosse », mais Edward. Et deuxièmement, je n’ai aucune envie d’être présenté. Au cas où tu ne le verrais pas, je suis occupé, là…

La bouche de Jessica s’ouvre et se referme à plusieurs reprises puis elle tourne les talons et rejoint « bécasse numéro deux » au moment où sa voix nasillarde retentit.

- Isabella ! On doit y retourner ! Dépêches-toi ou on te balance un sceau d’eau pour vous décoller !

Je n’en ai aucune envie maintenant, mais je me suis engagée à le faire et j’ai surtout fait des pieds et des mains pour ne pas être mise au repos forcé… à contre-cœur, je dépose une dernière fois mes lèvres sur celles d’Edward et me dirige vers la scène pendant qu’il s’installe à nouveau au comptoir, vrillant son regard flamboyant au mien. Je suis frustrée, il doit le sentir et l’être également… Maudit soit Emmett ! Il ne pouvait pas attendre quelques minutes, non ? Enfin bref, ce qui est fait est fait… Et c’est peut-être un mal pour un bien, en fin de compte, je ne pense pas que j’aurai été capable de me retenir d’aller plus loin…
Je continue de me déhancher tout en fixant le magnifique spécimen mâle qui me fait face, m’imaginant tout ce que je pourrais lui faire subir cette nuit…

POV Edward :

Bordel ! Elle m’a mit dans tous mes états la diablesse ! Plus qu’une heure à tenir, terrible torture cette heure… et je pourrais à nouveau l’avoir, rien qu’à moi… Elle aussi est pressée, on dirait… Tant mieux ! J’ai envie d’elle à un point pas possible. J’en ai mal tellement j’ai envie d’elle… C’est ma faute aussi, quelle idée de me jeter sur elle alors que la soirée n’est pas terminée ? Je n’ai pas pu m’en empêcher, je la voulais et je l’aurais eue si Emmett ne s’était pas ramené comme un chien dans un jeu de quilles !
Quel soulagement n’empêche lorsqu’elle m’a dit que le blondinet n’était qu’un vieux PCF ! Quoique… J’ai vraiment beaucoup de mal à imaginer Bella adepte de ces choses-là… Il faudra qu’on en parle sérieusement, car je ne l’envisage pas du tout comme ça. J’aimerai construire quelque chose avec elle, un truc qui en vaille la peine… J’ai pas envie, mais alors pas du tout, de n’être qu’un plan cul parmi tant d’autres… Je ne suis même plus capable de penser de façon cohérente lorsque je suis avec elle. Tout ce qui compte, ce sont les sensations… Et pas des moindres ! En y réfléchissant bien, c’est peut-être pas plus mal qu’Emmett nous ait interrompus, je n’aurai jamais été capable de m’arrêter et Bella… Isabella… mérite beaucoup mieux que d’être tirée contre un mur…
Mais qu’est-ce qu’elle peut être têtue cette fille ! Elle n’était pas spécialement en forme pour la suite du show, mais elle a voulu le faire. Et c’est qui ce James pour elle, à part un patron qui fait un peu trop de favoritisme envers son employée ? Rha, ça m’énerve de ne pas savoir !
Oh putain… La dinde recommence à me casser les burnes avec ses clins d’œil à la con… et la bécasse, c’est pas mieux… Mais qu’elles aillent draguer d’autres mecs, bordel ! Y’en a peut-être qui aiment les tronches de pouffiasses et les nanas siliconées dépourvues d’une cervelle, mais ce n’est pas mon cas.
Les musiques s’enchaînent et s’enchaînent puis les filles commencent à s’effeuiller lentement… oh putain… une veste bleue m’atterrit sur la tête mais je la jette sur le bar, ce n’est pas celle de Bella… Là oui, par contre j’en veux bien de cette veste ! Elle sent délicieusement bon, comme elle, et son parfum rend ma gaule douloureuse. Ben ouais, j’y peux rien si je bande ! Non mais sérieux, vous croyez que c’est facile de rester impassible devant une putain de bombe sexuelle qui se déhanche sensuellement sur scène, son regard de braise plongé dans le vôtre ? Ben non, c’est même carrément impossible… Bella est si sexy qu’elle frôle l’indécence. Le pire, c’est qu’elle ne s’en rend même pas compte… Et moi qui croyais avoir besoin de plusieurs jours pour me remettre de cette nuit de folie, ben mon vieux, je m’étais bien planté ! Bella c’est du concentré de viagra à l’état pur ! Hmmm… elle frotte son petit cul serré sur la barre puis tourne autour et d’un geste vif décroche son corset qu’elle me jette au visage avec un clin d’œil ; je le mets dans ma poche, elle le récupèrera plus tard… si je l’y autorise… Les filles sont toujours de dos puis brusquement, elles se tournent… oh fuck… Ses seins ronds et fermes se balancent légèrement au rythme de ses pas, gracieusement, voluptueusement et je n’ai plus qu’une envie, les lécher, les sucer, les mordiller, surtout quand je vois ses tétons durcir sous mon regard… fuckin’ hot… Bella ce soir, je vais te goûter à nouveau… te posséder… encore… et encore…
Je me raccroche difficilement au comptoir pour ne pas me jeter sur scène et la prendre sauvagement devant tout le monde et croyez-moi, c’est loin d’être évident… Les filles sont de profil, maintenant, et continuent de se déhancher en rythme, passant lentement un pouce entre leur peau et leur mini-short… Hmmm… chaud. Le regard flamboyant de désir, Bella me fait un petit clin d’œil tandis qu’un sourire malicieux étire ses délicieuses lèvres puis, au moment où je m’y attendais le moins, les danseuses font ce même geste, parfaitement synchronisées, et arrachent leurs shorts, se déhanchant maintenant en string plus que minimaliste. Oh putain j’y crois pas ! Elle est absolument parfaite… Je me mets à grogner en captant certaines paroles on ne peut plus vulgaires, ça me gonfle ! Elle est à moi. Rien qu’à moi.
Des cris de protestations se font subitement entendre et je vois les filles quitter la scène. Alors que je me lève pour rejoindre ma belle, je me retrouve bloqué par des hordes de mecs qui se ruent sur Emmett pour demander des « lapdance ». Je flippe en pensant que Bella n’y coupera certainement pas puis souffle de soulagement en entendant Emmett dire qu’elle ne fait pas dans ce genre de danse. Ouf ! Quoique… me connaissant, je l’aurai réquisitionnée pour le reste de la soirée…
Je la rejoins rapidement dans la salle qui fait office de loge aux danseuses et la retrouve devant une glace, avec un vieux teeshirt bien trop large pour elle, en train de batailler pour enlever sa perruque. Elle ne m’a pas vu entrer et je me marre en voyant son reflet grimaçant dans le miroir.

- Saloperie de bordel de merde ! C’est qu’elles m’en ont mis des épingles, les garces!

Bella s’acharne à ôter des épingles, les unes après les autres, et malgré le petit tas impressionnant qui se trouve à côté d’elle, elle en retire, encore et encore. Je m’approche d’elle silencieusement et commence à lui ôter les petits bouts de ferraille torsadés. Elle sursaute sous le coup de la surprise mais lorsqu’elle s’aperçoit que c’est moi, elle me sourit chaudement dans le miroir. Nos mains s’effleurent dans sa chevelure mi-naturelle, mi-synthétique et je la vois rougir. Ça lui va très bien, ces rougeurs sont absolument délicieuses sur elle. Brusquement, elle pousse un véritable rugissement de joie et se lève comme un diable de sa boîte, une épingle à cheveux dans la main droite et hurle « enfin ! » avant de balancer la perruque blonde dans un coin. Elle défait ses cheveux et au bout de quelques secondes, ils retombent en cascades bouclées sur ses frêles épaules. Mes doigts s’enroulent dans les mèches souples et douces ; je me jette avidement sur ses lèvres et…

- Rha non, hein ! J’ai dit pas ici vos cochonneries ! Merde, y’a des hôtels pour ça !
- Putain Em ! T’es chiant, tu le sais ?
- Même pas vrai, d’abord… Euh… Je venais juste pour dire que... euh… Ah oui ! Bells, y’a James qui m’a demandé de te prévenir qu’il voulait te voir, ici, vers les deux heures et...

Putain, encore ce James ! Y’en a marre… Mais c’est qui encore celui-là ? Je me tourne vers Bella, elle regarde Emmett, les poings sur les hanches et les yeux brillant de colère.

- Alors là, y’a pas moyen ! Je rentre chez moi, j’ai eu une journée plus que…
- Ouais, c’est surtout que la nuit dernière n’a pas été de tout repos et que tu comptes encore abuser de mon frère, hein ? Avoue-le !
- Arg ! je… rha…. Mais… huuug… tu m’énerves !

Bella se retourne vivement, attrape son sac et ma main puis m’entraîne à sa suite, d’un pas rapide et nous sortons sous les gloussements de rire quasi-hystériques de mon frangin. Bella n’a pas pris sa voiture pour venir puisqu’elle n’habite pas loin, alors je la dirige vers ma voiture, ouvre sa portière, la referme, fais le tour du véhicule et me glisse devant le volant. Sa main se pose sur ma cuisse alors que je conduis et elle me caresse machinalement tout en m’indiquant la route. Heureusement qu’elle n’habite pas loin, je n’arriverai jamais à me retenir… Dix minutes plus tard, nous nous engouffrons dans l’ascenseur. Une fois à l’intérieur, j’ai beaucoup de mal à garder mes mains pour moi… Bella glousse et se recule en tapant sur mes doigts puis me fait un petit signe discret vers le plafond. Merde, y’a une caméra… Mais je fais comment moi maintenant pour ne pas me jeter sur elle ? J’ai l’impression que la cabine met des plombes à atteindre le sixième étage… Une fois arrivés à destination, Bella agrippe mon poignet et se rue hors de l’ascenseur. Nous courrons jusqu’à son appartement, le numéro neuf, en riant comme des gosses. Mes mains courent sur son corps alors qu’elle cafouille pour ouvrir la porte et au bout de quelques délicieux gémissements, elle finit quand même par ouvrir. Sa main tâtonne sur la droite à la recherche de l’interrupteur, la pièce s’illumine et je suis impressionné par la vue qu’elle a. La pièce doit faire dans les soixante mètres carrés et une immense baie vitrée occupe tout un pan de mur, donnant sur les eaux de Seattle. La pièce est agréable, chaleureuse, accueillante et fait office de cuisine américaine, dans un coin et d’un immense salon confortable. Les murs sont peints de couleurs claires et chaudes, un camaïeu de tons safranés et cannelles, des plantes vertes sont disséminées un peu partout dans la pièce et un aquarium impressionnant trône près de l’immense baie vitrée. La porte se referme à peine que je plaque ma belle contre le mur et prends possession de ses lèvres. Malheureusement, elle s’écarte de moi à bout de souffle et s’éloigne. Eh ! Elle me fait quoi, là ?

- Tu m’excuses quelques minutes, Edward, mais j’ai absolument besoin de prendre une douche, je suis poisseuse, je pue la transpiration et le tabac, y’a franchement plus glamour, tu crois pas ?

J’enroule étroitement un bras autour de sa taille et la presse à nouveau contre moi en marmonnant avant de fondre sur ses lèvres comme un rapace. J’m’en fous qu’elle colle, je la veux. Maintenant.

- Edwaaaard… s’il te plait…

Je grogne et la relâche. Je la regarde disparaître derrière une porte, un léger vague à l’âme… J’entends l’eau qui ruisselle et m’imagine ses courbes délicieuses recouvertes de gouttelettes, ça me… Fuck ! ça va jamais s’arrêter, c’est pas possible ? alors que je suis à la limite de m’arracher les cheveux, sa voix claire chante une mélodie fantastique…

- Edward… tu attends quoi pour me rejoindre ?

2 commentaires:

  1. Coucou,

    Wow wow wow wow wow, c'était fantastique enfin a part quand Tanya a fais son apparition et quand Myke est entrer dans les loges, par contre c'était trop génial quand Edward a repousser Tanya (comme la pouffiasse qu'elle ai) et quant il a frapper sur Myke, c'était trop magnifique j'espère que pour le coup il a compris cette enfoiré, et la Tanya hein elle croit qu'elle nous fais peur avec c'est menace a deux balle hein franchement.

    Le chapitre était vraiment fantastique, trop mignon la façon dont il ce sont reconnu enfin plutôt comment Edward à reconnu Bella et leurs baiser voir un peut plus dans les loges hmmmmmmmmmm cro bon.

    J'ai hâte de lire le prochain chapitre, voui voui voui parce que tu a couper la ou il ne fallait pas hein, es ce que tu serais devenu sadique par hasard?, je ne peut pas le croire.

    A très vite pour le prochain chapitre
    Bisous bisous

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  2. Bravo, super chapitre.
    Tanya rejeter comme une merde et mike au tapis...j'approuve.
    Vivement la suite.

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